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La condition ouvrière

  • Chanter

    Chanter la nature profonde d'un ciel de traîne au point d'équilibre provisoire.

    Catégorie : Paroles
  • Je viens

    Je viens de loin

    Au fond, des siècles et des saisons

     

    D'un coin perdu, d’une poussière

    D'une nation

     

    J'ai traversé l'océan à pied

    À la frontière

    Tu m'as dit : « non »

     

    J'ai jeté l'encre tant que j'ai pu

    J'ai touché le fond

     

    De cette terre où je suis né

     

    Dans ma maison

    D'autres m'ont invité à me taire

     

    J'ai peur de l'eau

    J'ai mes raisons

     

    Je viens de loin

    Du fond du cœur, d’autres régions

    De la mémoire et des cimetières

    D'autres raisons

     

    À pied sec, l'océan entier

    Salut mon frère

    J'oublie ton nom

     

    Je viens de loin

    Et du ciel bleu de l'horizon

    Pas d'une histoire ordinaire

    Mais d'une chanson

     

    Devant moi

    Dérivent des continents en pieds

     

    En sang papier

    En sang crayon

     

    Le temps de loin

    Défait les jours et les saisons

     

    Le temps perdu

    Le temps lumière

     

    J'ai traversé l'océan à pied

     

    Et toi mon frère, je t'ai cherché

    Et toi mon frère, je t’ai cherché

    Et toi mon frère, je t’ai cherché

    Catégorie : Paroles
  • Chanson pour Will

    Ton visage est serein

    Ton visage est changeant

    Ton visage est un ciel

    Comme la pierre du sultan

     

    Sur la route de Damas

    Sur une route désœuvrée

    J’ai passé des nuits blanches

    À cheminer vers

    À cheminer vers

     

    Sur la route de Damas

    J’ai croisé ton visage

    Passés les jours passés

    À cheminer vers

    À cheminer blanc

     

    Une lune crache du sang

    Elle se tait finalement

    L’on s’était habitué

    À la regarder claire

    À la regarder pleine

     

    On s’accroche au croissant

    On s’arrête au croisement

    À se regarder faire

    Même dans l’obscurité

     

    Quand vient l’obscurité

    Catégorie : Paroles
  • Giorgio Meloni

    GIORGIO MELONI

    Libertaire, Chrétien, Pédé

    1974 - 2022

     

    Giorgio Meloni était poète et activiste. Durant les vingt-cinq dernières années de sa vie et jusqu’à sa mort, survenue accidentellement à Rome, le 22 octobre 2022, il a tenu un journal écrit en italien et en français. Irène Laborieuse est son double littéraire.

     

     

    Giorgio Meloni

    Le premier roman de Bruno Bisaro

    Ouvrage à paraître en 2024

    Catégorie : Roman
  • Voici donc le ciel peuplé

    J’avais pu voir moi-aussi les éclairs dans la nuit. Les éclairs, puis les flammes. Le bruit des hommes rassemblés autour d’un bûcher. On se perd facilement dans la nuit. Ou plutôt dans une sorte de contingence nocturne. Mais c'est toujours ça, la nuit. Nuit envoûtante, nuit secrète et sereine… Même la nuit la plus noire brûle d'un feu qui peut être une étoile, alors quand une étoile prend ses airs… cet air de sacre, comme un air entendu, que nous dit-il au juste?

     

    La voûte du ciel n’est plus ce soir qu’un ciel voûté et qui s’affaisse… Mais tout seul, on peut bien croire qu'il est possible d'arrêter sa chute irrésistible, quand cette folie devient assez parlante, quand, à l'évidence, elle s'expatrie… Alors, pour peu que l'on ne soit pas complètement isolé, nos efforts vains, de toute leur vanité, deviennent parlants, et d'autres êtres à leur tour s'ébruitent, s'évertuent. Dans toute l’immensité, ce sont les mots des autres aux premières lueurs. Ils brûlent en moi comme un feu sacré. Les mots des autres. Leurs pâles reflets, leurs réflexions… dans les méandres de la pensée, dans l’immensité de la pensée déclinante, dans l’immensité du ciel qui se casse la gueule.

     

    Ô pensée. Il faudrait pouvoir s’extraire du poème. Comme l’on s’extrait d’un récit. Comme l’on s’extrait soi-même d’un crépuscule ou d’un soir de fortune. Voici donc de nouveau le ciel peuplé. Je m’élève. Je me redresse un peu.

     

    Le bruit m’agace. Le bruit de ces bêtes traquées. Ces bêtes à visage. Et cette façon subalterne de dire les mots. Frapper les mots ou frapper les morts. Machinalement. D’un geste machinal. La nuque traumatisée. Dans le scintillement d’une marche macabre, ces mots vous foulent aux pieds… Mon amour, feu à qui je donne le nom d’étoile, je ne peux pas croire que tu sois dans ce feu.

     

    Alors, se mettre à courir. Je cours. Comme court un ruisseau. Comme court un murmure. Je cours derrière moi-même. Regardez-moi courir. Derrière cet autre. Regardez-moi, regardez-le prendre ses jambes à son cou.

     

    Dans mon théâtre décapoté, je perds l’équilibre. Et même je trébuche. Vieux dactylographe. Je trébuche sur des mots ou sur des onomatopées. Peuh.

     

    Avant que tout ne s’écroule, ennemi, réponds-moi. Ennemi, mon ennemi. Ennemi, mon ami. Toi qui ne cours pas, toi qui restes droit dans tes bottes, toi dont les pieds resplendissent dans tes bottes vernies, réponds-moi :

     

    Étaient-ce les cendres de mon bien-aimé que j’ai vu voler ce soir au-dessus de ma tête ou bien était-ce seulement la poussière de tes bottes?

     

     

    Autoportraits en auteur dramatique

    Ouvrage à paraître en 2024

     

    Catégorie : En auteur dramatique