Le marin a l'air heureux
Je précise qu'il en a seulement l'air
Regarde il pense à moi il est tout seul
Il a laissé son chapeau au vestibule
Au potager des chapôs ridicules
Bruno Bisaro est mort lui-aussi
On savait bien qu'il finirait par se jeter platement sous un autobus
Je le vois mon marin
Il est devant moi
Il est venu finalement
Il est venu le jour de ma mort
Il me salue en agitant son feutre
Le drôle il me couvre de fleurs
Et dans l'air feutré des fourmis se tordent
Pourquoi flottes-tu dans ton chapeau
Melon marin
Le poème n'a jamais raison du fleuve
Bruno BISARO
2005, les éditions Geneviève PASTRE / L'intrépide Bruno Bisaro